Interview avec le fondateur du Magistère de Biologie et Biotechnologie


Dans le cadre de la 7ème édition du “Forum des métiers de biologie et biotechnologies” qui a eu lieu le 20 avril 2013 à la Faculté des Sciences d’Orsay, j’ai eu l’honneur de rencontrer Mr Jean-Marc Simonet,  le fondateur du Magistère de Biologie et Biotechnologies.

Il a accepté avec gentillesse de répondre à quelques questions concernant le lancement et les premières années du Magistère de Biologie et Biotechnologie.

Pouvez vous nous parler un peu de vous ?

J’ai fait toutes mes études à la faculté d’Orsay, cela remonte aux années 60. J’ai fini mes études avec une thèse, avant de faire un post-doc à Nancy durant 7 ans. Ensuite et jusqu’à ma retraite, j’ai travaillé à Orsay en tant que professeur de biologie moléculaire et de microbiologie, ainsi que chercheur à l’IGM. A présent, je suis actif dans un domaine complètement différent : je suis photographe plasticien.

Comment avez vous eu l’idée de fonder le Magistère ?

Contrairement à ce qui se faisait habituellement dans le monde universitaire pur et dur, à Nancy j’ai travaillé en partenariat avec des industriels. La faculté d’Orsay voulait aussi se lancer dans ce type de partenariat. A mon retour à Orsay, j’ai donc eu comme mission de monter un enseignement professionnalisant.

Au départ nous étions partis sur le projet des IUP (instituts universitaires professionnalisés) qui n’a pas abouti à cause de quelques problèmes administratifs. Etant donné que l’on avait fait toutes les démarches nécessaires à la réalisation de ce dernier projet, on s’est dit la deuxième fois qu’on allait lancer un meilleur projet : Le Magistère de Biologie et Biotechnologie.

Sur quels critères vous êtes-vous basé pour faire du Magistère une formation d’excellence ?

Pour définir ces critères, nous avons créé des questionnaires que l’on a ensuite diffusé dans le monde industriel. Les réponses des employeurs potentiels ont confirmé que le niveau scientifique des formations de la faculté d’Orsay était déjà excellent. En revanche, elles ont pointé du doigt un manque de langues, de marketing, ainsi que de comptabilité.

Ainsi, l’idée de base était très simple ; pour créer une formation complète et pour faciliter l’insertion professionnelle des étudiants,  il a juste fallu ajouter des matières apportant certaines connaissances fondamentales liées à l’entreprise. C’est ainsi qu’est née l’idée du Magistère de Biologie et Biotechnologies.

Auparavant, on prenait des universitaires pour en faire des universitaires. Le Magistère est une formation ayant un projet, un but : celui d’offrir aux étudiants autre chose qu’une carrière universitaire.

Comment le Magistère a-t-il été reçu par les universitaires de la faculté d’Orsay ?

La proposition du projet de ce Magistère a globalement mis d’accord les instances universitaires… cependant, les biologistes étaient contre cette idée et ont exprimé leur refus. Effectivement, ce projet de création d’une formation élitiste à la faculté ne leur plaisait pas. Ce sont donc les physiciens qui ont soutenu le Magistère de Biologie et Biotechnologies, car en effet, à l’époque, le Magistère de Physique existait déjà et fonctionnait avec succès. Nous avons vraiment eu un grand soutien de leur part.

En ce qui concerne les étudiants, le Magistère a atteint l’objectif souhaité, il n’y a en effet jamais eu aucun problème de recrutement. Cette formation correspondait et correspond effectivement à une réelle demande des étudiants, c’est-à-dire pouvoir suivre une formation qui les distingue. Le Magistère ajoute une étiquette plus valorisante.

Comment se sont déroulées les années des premières promotions du Magistère ?

La première année fut un peu rude, car il fallut lancer la formation, et en parallèle continuer à mettre les choses en place… ce qui a demandé des aménagements, à cause de l’ajout d’heures de cours, les étudiants du Magistère suivant en effet _du fait de la double-formation_ d’autres matières, en plus de celles du parcours classique.

La première promotion a donc commencé avec un petit effectif, 12 étudiants seulement. Le  nombre a ensuite oscillé autour d’une moyenne de 20 étudiants par promotion. Le Magistère a pris forme au fil des années, et enfin, sa réussite a été confirmée par un partenariat avec l’ENS Cachan.